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Le "burn-out" ou syndrome d'épuisement professionnel est un sentiment de mal-être qui touche de plus en plus de travailleurs en France.
Selon les estimations, plus de 3 millions de personnes seraient actuellement affectées. Un chiffre qui a poussé le député socialiste des Yvelines, Benoit Hamon à mettre en avant cette maladie dans le cadre du débat sur le projet de loi du dialogue social.
Ainsi, le burn-out serait en voie d'être reconnu comme maladie professionnelle, bien que la définition de ce syndrome reste encore floue. De son côté, Benoit Hamon a insisté sur le fait qu'il ne faut pas mélanger le burn-out lié au travail et celui lié à un épuisement général, dépendant de facteurs extérieurs.
Comment identifier un burn-out ?
Les victimes de burn-out sont généralement des personnes très exigeantes avec elles-mêmes, perfectionnistes, sacrifiant généralement leur confort, et leur vie personnelle.
Ce syndrome peut ainsi apparaitre dans tous les corps de métier et se caractérise tout d'abord par une démotivation au travail, une perte d'envie. Roland Guinchard, psychologue et fondateur de Montgolfière Management, un cabinet d’expertise du lien au travail, explique : "le burn-out est plus susceptible de toucher ceux qui sont sur-investis au travail. Le travail finit par perdre son sens et n'est plus une source d'épanouissement".
La victime du burn-out ressent ainsi un sentiment d'échec, de lâcheté quant à son entreprise, parce qu'elle ne parvient plus à répondre à toutes les demandes qui lui sont faites. Elle va alors tenter de compenser en redoublant d'efforts, sans que l'efficacité soit au rendez-vous, précise Roland Guinchard. Enfin, le malade va ressentir une fatigue, d'abord psychique, puis physique. La personne est consciente de son mal-être et va tenter de s'empêcher de sombrer. Jusqu'à brutalement ne plus vouloir se lever le matin.
Apparaissent alors souvent des troubles du sommeil. "Cet épuisement physique, conjugué au stress émotionnel, provoque une baisse des défenses immunitaires et entraîne des infections à répétition, de type angines, rhumes ou encore otites", ajoute le spécialiste.
Des infections auxquelles peuvent s'ajouter des douleurs physiques : "Des maux de tête ou de dos sont souvent constatés chez les patients. Tout comme des troubles digestifs." Dans les cas les plus graves, le patient peut en venir à avoir des pensées suicidaires.
Que faire en cas de burn-out ?
La première chose à faire lorsque l'on est en situation de burn-out est de "lever le pied" et de se faire accompagner par un médecin. Ralentir son rythme de travail, s'imposer des pauses à respecter, consacrer du temps à au moins une activité, à sa famille, ainsi que faire de l'exercice sont de bons moyens de décompresser. Prendre un congé peut aussi permettre de se détacher du quotidien, de prendre du recul. Il est également important en cas de surcharge de travail de savoir en parler à ses responsables ou de demander de l'aide à ses collègues.
Pour Roland Guinchard, "avec un suivi adapté, on peut se relever du burn-out en quelques semaines. Parfois, cette maladie est aussi le signe que notre travail ne nous correspond pas. Nombreux sont ceux qui, après un syndrome d’épuisement professionnel, finissent par changer de travail."
Un burn-out peut ainsi être l'occasion de se remettre en question et d’entraîner un changement radical si besoin est.